Suite aux dernières aventures de notre héros national, j’ai nommé Astérix le Gaulois (qui n’a rien à voir avec Provençal d’ailleurs), en Terre du Milieu, de tragiques évènements se sont déroulés au cours du célèbre banquet de fin d’histoire.
En effet, les irréductibles ont invité plusieurs personnalités rencontrées lors de leur voyage à partager le sanglier et la cervoise dans la plus grande convivialité. Parmi eux, Elrond, Eowyn, Bilbo Sacquet et Boromir. Ce dernier a accepté de témoigner, devant les reporters de Laberation, sur les terribles événements qui se sont produits ce jour-là.
VOICI SES PAROLES TROUBLANTES.
« ALORS DÉJÀ, MOI JE VOULAIS PAS Y ALLER.
C’était Aragorn qui était invité et il m’a envoyé à sa place parce qu’il était occupé à se faire cirer ses pompes. Bon. Alors le voyage pour commencer, c’était pas une sinécure, des terres dévastées et stériles de partout ! Peut-être que c’est grâce au sang de notre peuple que leurs terres étaient en sécurité, mais depuis que c’est le rôdeur aux commandes, c’est plus pareil, il y a des romains de partout ! Je peux vous dire qu’on n’entre pas si facilement en Gaule. Enfin bref, avec la Moria et le Col de Caradhras, j’ai vu pire.
Donc déjà, à peine arrivés, la demoiselle protectrice du Rohan se fait courtiser par le gros lourdaud. Obélix qu’il s’appelle. Ensuite, le seigneur elfe que je pensais un peu plus soucieux des apparences va s’enfermer dans la hutte du sorcier local pour discuter salades. Me voilà tout seul avec le hobbit qui attend qu’une chose : passer à table.
Et là, alors que les sangliers commencent à griller, les gaulois proposent une partie de chasse. Alors on a joué le jeu, on a tous participé. Sauf Bilbon évidemment, qui se disait trop vieux pour ces conneries. Ça a été assez rapide, le camp d’en face a rapporté pas mal de romains et de singularis porcus comme dirait l’obèse, mais Eowyn nous a abattu un éléphant et finalement on a gagné. Cette fille est un don. Un don fait aux chasseurs de gros gibier. Alors pourquoi ne pas l’utiliser ?
Bref, c’est là que les choses se sont gâtées. On avait pas laissé de gardes au village et quand on est revenus, on a trouvé le vieux Bilbon seul attablé au milieu du banquet, une cuisse de sanglier dans chaque main et plus rien d’autre que des os et des détritus autour de lui. Il avait tout mangé tout seul ! Même 10 000 hommes n’en seraient pas venus à bout ! C’est une folie !
Quand on l’a vu et qu’on lui a demandé ce qu’il avait fait, il nous a simplement répondu que pour éviter d’étirer le beurre sur une tartine trop grande, il valait mieux bien la remplir de pâté. Je lui ai au moins dit de reposer les cuisses de sanglier qu’il avait dans la main, en signe de bonne volonté. Je lui ai dit ”Vous avez notre destin à tous entre les mains petit homme. Reposez-les.” mais non, il les a ingurgitées immédiatement. On est passés à ça de l’incident diplomatique, Obélix a failli déclencher une bagarre générale. En plus le hobbit avait encore faim, c’était inimaginable ! Heureusement, le commandant de Fondcombe est intervenu.
IL A DIT QUE LA SITUATION NE POUVAIT ÊTRE RÉGLÉE PAR AUCUN MOYEN EN NOTRE POSSESSION.
Le hobbit avait été élevé dans les champs de Hobbitebourg, il n’y avait que là qu’il puisse être rassasié. Il fallait le ramener dans les profondeurs de la Comté et le poser dans les cultures de patates d’où il était apparu autrefois.
On a été obligés de partir tout de suite mais je crois que personne n’était contre de notre côté, la demoiselle en avait marre de se faire draguer par le gros pervers et le seigneur elfe nous a rapportés que les potions locales ne valaient rien. Par contre, juste avant de partir, Bilbon a ajouté :
– Oh… J’aimerais tant… la revoir une dernière fois.
– Quoi donc, messire hobbit ? A demandé Elrond.
– La tête ahurie du gros quand il a vu que j’avais tout raflé !
Autant vous dire qu’on a dû partir en courant et pendant plusieurs kilomètres, le chef du village voulait nous taper dessus à bras raccourcis ! Bon, après Bilbon s’est excusé de nous avoir mis tout ça sur les épaules, qu’il était désolé que l’on doive porter ce fardeau, mais je crois qu’il parlait des tonneaux de cervoise qu’il a insisté pour qu’on emmène.
Enfin bon, on est rentrés et il n’y a pas eu de blessés, heureusement, par contre je crois qu’il ne faut pas chercher à aller faire du commerce ou seulement des relations diplomatiques avec ces gens-là, c’est foutu. On s’étonne après que je tienne à garder les hobbits à l’oeil… »
Le seigneur Boromir, particulièrement ému et secoué par son récit, a fini par ajouter, en regardant tristement un saucisson que nous lui avions servi pour le repas « C’est une étrange fatalité que nous devions éprouver tant de peur et de doute pour une si petite chose, une si petite chose… » puis il est resté silencieux avant de s’en aller de nos studios.
Voici donc qui marque la fin de notre reportage. Prenez garde à ne pas mentionner l’existence des hobbits si vous vous aventurez en Bretagne, ça pourrait être mal pris.
Nous souhaitons également un bon rétablissement à Boromir qui a dû retraversé ces terribles épreuves pour venir nous relater son épopée.
Dans notre prochain numéro, nous vous parlerons sport ! Le tournoi mondial de fléchettes a enfin trouvé un grand vainqueur !
Alban