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Chapitre 7 : Un ordre de mission… particulier | Élucubrations extravagantes

Finalement, l’offre fut acceptée « à condition qu’on soit payés au prorata du temps, du niveau de difficulté, du nombre d’ennemis, que chaque incident imprévu soit facturé quarante pièces d’or, qu’on puisse taper sur des elfes, qu’on ne voit pas trop la lumière du jour et que l’employeur paye une tournée générale et leur achète trois saucissons, pour prouver sa bonne foi. »
L’homme à la cape tourna les talons et s’en alla pendant que chaque personne présente dans la taverne buvait avec joie la délicieuse bière qu’il avait payé pour eux. Il fallut près d’une demie-heure avant que le groupe ne s’aperçoive qu’ils n’avaient aucune idée de la nature de la mission qui venait de leur être confiée.

Ils commençaient à paniquer, à jurer et à maudire leur commanditaire pour son manque d’explications quand le tavernier s’approcha de leur table en leur tendant le petit bout de papier qu’il tenait dans sa main. Il leur donna en affirmant que l’homme en noir avait laissé ça à leur intention. Les aventuriers le remercièrent, ouvrirent le parchemin et lurent ce qu’il était écrit.

« Randé vou a la foré dé zelf a trèze km verre l’aist dici. Jeu vou retrouvré a lantré pourre pluss daixpliKsion. Kikoo ++. »

Un silence dubitatif accueillit la lecture du message. Junglor Vilmar, notamment, espéra très fort que ce qu’il venait de lire était, au mieux, rédigé dans une langue étrangère ou, au pire, une mauvaise blague faite par un quelconque poivrot de l’auberge. Sa profession de barde ne pouvait tout simplement pas accepter un tel outrage à l’encontre de la langue française. C’était le pire ordre de mission qu’il ait jamais vu !

« Je ne peux tolérer un tel affront ! Quelle insulte ! Quelle honte ! Quel… Quel colombophile !
C’est vrai que là…
Mes yeux… se plaignit le hobbit en se frottant les globes oculaires dans le but de retirer à jamais l’image du parchemin de sa rétine.
Là, on arrivera jamais à amener Tom…
JE SUIS JUNGLOR VILMAR, LE RÔLE-PLAY, MERDE !
… jusque devant le type bizarre. Je le connais, il ne voudra jamais le revoir ! Assura Thyoran, l’air inquiet.
Bon vous attendez quoi ? Que des cloches viennent vous abreuver d’une pluie de snickers dans la figure ? Magnez-vous ! Les invectiva le barde.
Mais pourquoi ?
Pour aller retrouver ce malandrin ! S’emporta-t-il. Je m’en vais lui balancer, au nom de la langue française, un coup de bottes dans son fieffé popotin ! Non mais oh ! »

La violence de son vocabulaire suffit à convaincre ses camarades de le suivre immédiatement et sans discuter. Leur commanditaire allait sans doute passer le pire quart d’heure de sa vie, et peut-être même le dernier.

Alban

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Le Paradoxe de Jeremy | Les Histoires Artistichaotiques

Tout était paisible alors que Jerem buvait sereinement sa tasse de café au goût plus que douteux. Son regard profond était rivé sur son écran d’ordinateur mais son esprit était ailleurs, dans un monde merveilleux où les raviolis avaient atteint le stade suprême d’espèce dominante. Mais au fond il était mélancolique, cet univers n’était qu’une utopie imaginaire et jamais ne serait réel… Malgré tout, il tenait profondément à cet endroit incroyable et caressait secrètement le doux espoir de pouvoir voyager à travers les dimensions pour atteindre ce monde idyllique. Alors qu’il finissait son breuvage, la lueur du néon l’éclairant se mit à vaciller telle une bougie dans le vent, suivie par tous les autre éclairages de la pièce. Se levant avec toute la brusquerie dont il était capable, ce qui était tout de même limité, il se précipita vers toutes les prises de sa chambre, tout en jurant allégrement, pour s’assurer qu’aucune d’elle n’était défectueuse. C’est en touchant la dernière, celle derrière son canapé, qu’il fut aveuglé et étourdi par une étrange force qui s’empara de lui, comme pour l’amener ailleurs…

Tout était peinard, Jerem s’enfilait tranquillement son kawa dégueulasse. Il zieutait son ordi en imaginant un monde qui déchire avec des raviolis trop badass. M’enfin, c’était la tuile, cet ailleurs était pas la vraie vérité. Pourtant il adorait l’idée et crevait d’envie d’y aller. Il balança son mug sur le bureau, pis toute la lumière autour s’est barrée. Et dans un flash, “paf”, un mec est apparu à côté de lui. Du coup, il a craqué, pété un câble, craché toutes les conneries qu’il avait dans la tête, puis il a vu que le mec qui venait d’arriver lui ressemblait vachement.

– Mais, cher ami dont la ressemblance avec ma personne me titille, où suis-je donc ? demanda Jerem.

– Woooow ! Il veut quoi le bro’ qui s’est greffée ma tronche ? sursauta Jerem.

– Oh je crois comprendre… Votre front… Vos pommettes… Vos cheveux… Ne seriez-vous pas moi ?

– Comment que ce serait possible ? C’est trop abusé, ce délire de ouf !

– Mais bien sûr ! C’est l’éclat lumineux qui m’envoya ici afin que nous nous rencontrâmes ! Vous êtes ainsi mon double d’une vulgarité inégalée ! Oh !

– Wah. Eh bah, c’est franchement dingue. T’es comme moi, t’as pas l’air trop con, par contre tu causes franchement comme un connard. Bon… Fais comme chez toi, j’t’offre une binouze ?

– Très peu pour moi mon cher. La priorité est de déceler la cause de ma présence en cet endroit. Donc réfléchissons mon ami !

– T’es pas dans le tort, frère. Comme qui dirait, je pense, donc j’m’essuie !

Soudain Jerem (celui longuement décrit lors du premier paragraphe) vit un nouveau flash qui fit apparaître dans une envolée de papiers une troisième silhouette. Jesup était venu à eux, de toute sa prestance divine à laquelle nul ouvrage ne saurait rendre meilleure justice que les yeux des spectateurs.

L’autre Jerem le regarda, c’est vrai qu’il imposait mais bon, pas de quoi en faire tout un plat hein. Et puis ça commençait à être chiant tous ces blaireaux qui venaient squatter chez lui sous prétexte que c’était quatre heures.

Quelle ne fut pas la surprise de Jerem à la vue d’une autre personne, d’une taille plus modeste et affublée d’une longue blouse, cachée derrière Jesup.

– Salut les glandus, bienvenue dans mon putain de laboratoire ! s’écria le prof pokémon.

– Vous ici ? Comment se fait-ce ? s’interrogea Jerem.

– Quelqu’un pour aller m’acheter un paquet de clopes ? demanda Jesup.

– Y’a qu’un mec qui saura réparer ce bordel. Et vu comment tout le monde rapplique chez moi je suis sûr qu’il va s’pointer !

– Mais de quel individu fantastiquement remarquable nous narrez-vous l’existence ici, mon très amical moi-même ?

– Eeeeeh regardez ! Par terre, un nénuphar ! Pokéball go ! s’affola le prof.

– J’le connais lui, il vient du même monde que moi ! s’émerveilla Jesup. T’aurais ramené du tabac bien de chez nous avec toi Gérard ?

En effet, à même le sol se trouvait Gérard le nénuphar, le plus vieux et sage de son espèce. Il éleva sa grandiose voix de ténor et le silence se fit.

– Mes chers amis, si nous sommes ici c’est pour une bonne raison ! Laquelle ? Ah ha ! Et bien cela m’est obscur malheureusement… déclama Gérard.

– Aaah, Dinotopia. Dinotopia est à la base un univers créé par… commenta la voix d’un nouveau personnage apparu dans un flash lumineux plus discret.

– Je continue avant que ça n’empire trop. Alors par contre grâce à la sagesse contenue dans ma chlorophylle je sais comment arranger ça ! Il suffit de…

– Bah quoi ? brailla Jerem. Il faut foutre quoi pour que tout ce bordel s’arrête et que j’puisse finir de mater mon film sans qu’on vienne m’emmerder ?!

– Bon, il suffit de… [suspense]… Manger chacun un sandwich fraise-oignon les yeux fermés !

– Ça tombe bien pour vos petits culs, conclut le prof. Je ne me sépare jamais de mes sandwichs fraise-oignon, c’est toujours pratique pour attirer les femelles pokémon, héhé.

– Faits con amor par el Assistant ! affirma l’assistant qui venait d’apparaître.

– Non, pas cet abruti ! s’exclama le type en blouse. Allez tout le monde, à table et à plus ! On se retrouve à la prochaine génération !

Et c’est ainsi que tous nos amis rentrèrent chacun dans leur univers, prêts pour de nouvelles aventures.

Ce qui était pas plus mal parce que franchement, Jerem en avait jusque-là de tous ces crétins.

– Euh les mecs elle est sympa votre histoire mais vous savez que je parle d’aucune des deux façons du texte ? demanda Jerem.

– Ne nous importune pas de tes détails encombrants, l’ami, riposta Alban, d’un ton dédaigneux.

– Yeah grave ! répondit Tom avec philosophie.

Tom & Alban

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Chapitre 6 : Petit-déjeuner et autres rillettes | Élucubrations extravagantes

Après une nuit tout à fait reposante, les quatre héros se rassemblèrent autour d’un petit-déjeuner copieux, accompagnés d’une fraiche haleine et de leur bonne humeur matinale.

« Ils ont même pas de Kellogs dans ce jeu ? Ils se sont vraiment pas foulés ! Critiqua Kazutho en se resservant pour la troisième fois de la confiture de prunes.
– On est dans un univers médiéval, soupira Junglor Vilmar. Évidemment qu’ils ne vont pas nous servir des céréales dans un bol de chocolat chaud.
– Quand même…
– Ça manque de poivre, l’appuya Jérémy. Et ça, c’est pas une question de rôle-play !
– Pfff… Votre mauvaise humeur est un frein psychologique à ma créativité musicale ! D’ailleurs, je dois faire mes vocalises.
– Et toi Glumy, reprit le hobbit en tentant de couvrir les sons étranges qui sortaient de la gorge du barde, pourquoi tu ne manges rien et ne te plains pas ?
– Je mange jamais de petit-déjeuner.
– Ah.
« Dooooors, Rêêêêêves, Miiiiiiiirobolant Faaaaaacteur. Soooooooleil, Laaaaaaaves la Sciiiiiiiiiiiiie Dooooooooorée ! »
– Mais qu’est ce que c’est que cette horreur ?! S’insurgea Jérémy.
– Un moyen mnémotechnique ! Commenta Tom.
– Tu ne peux pas faire le « la » plutôt ?
– C’est vachement moins pro. »

Pendant que Junglor Vilmar fournissait ces explications sur la profondeur du métier de troubadour, un grand homme encapuchonné, tout de noir vêtu, s’approcha de leur table. Personne ne le remarqua avant qu’il n’emprunte une chaise à la table d’à-côté pour s’asseoir entre Thyoran et Kazutho.
Alors que l’assemblée le regardait avec des yeux ronds, il attrapa une tranche de pain, la beurra tranquillement, puis la tartina de confiture. Il observa ensuite ses compagnons de table, semblant attendre, le plus naturellement du monde, que les autres poursuivent leur discussion.

Après quelques secondes de silence dubitatif, Hel’ Ygort prit la parole, au nom de ses camarades.

« Et donc, qu’est ce que vous faîtes là ?
– Ah oui ch’est vrai ! Se remémora l’encapuchonné, tout en mâchant sa tartine. Che cherait pour une quête !
– Mais bien-sûr…
– Et il est où le rôle-play là ?! S’insurgea Thyoran.
– Il fait ce qu’il peut, le pauvre homme… l’excusa Junglor Vilmar.
– Ouais ouais, et à la fin on se rendra compte que c’est lui le vrai méchant et il faudra encore lui courir après alors qu’on pourrait juste le pourrir là, tout de suite, et tout régler !
– Mais on peut pas…
– Je sais ! Et c’est bien ça qui m’énerve. Ce jeu est naze. Et tout ça me donne soif alors si vous me cherchez, je suis au bar ! Affirma le nain en se dirigeant vers le débit de boisson.
– Bon, vous m’écoutez ? S’agaça l’homme en noir.
– On a compris, vous êtes là pour une quête débile, vous êtes à court de blaireaux et on ne peut pas refuser parce qu’on a pas d’argent. Donc les détails sont pas non plus super importants, vous voyez, répliqua l’elfe noir. »

Un silence gêné s’installa alors que l’homme étrange cherchait comment regagner un peu de prestige et la confiance du groupe d’aventuriers. Il hésita quelques secondes puis reprit la parole.

« J’en déduis donc que vous acceptez de me rendre service ?
– Tant que ça paye bien ! S’écria le nain depuis le bar.
– Et qu’y’a pas d’entourloupes ! Ajouta Kazutho. Déjà, un type qui interrompt le petit-déjeuner, on peut pas lui faire confiance.
– Moi je veux bien, il a l’air gentil ! Affirma Junglor Vilmar en souriant naïvement à l’homme dont seul le nez crochu dépassait de sa cape noire. En plus il sait lire, il doit connaître d’innombrables histoires que je pourrais relater dans mes chants ! »

L’inconnu s’aperçut alors que l’un de ses livres dépassait de sa poche et le repoussa d’un geste agacé, ne laissant lire au barde que le début du titre « Necro… ». Il attendit ensuite de nombreuses minutes que le groupe s’accorde sur la décision à prendre.

Alban

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L’Episode en Carton | Les ustensiles lucides #5

En 19² fut inventé le carton intra-gravitatif à pulsion post-inversées. Pourquoi donc me demanderez vous ? Et bien car en ce temps vivait un carton, mais pas un simple carton. C’était Simon le Carton, héritier du trône d’une contrée lointaine de Wam-Palala de par l’alliance au second degré de sa belle-sœur qui s’accoupla avec un monarque du nom de Jean le Banc. Malgré ça il voulait juste voyager dans l’espace galactique intersidéral, pas facile pour un carton… Une fois qu’il aurait réussi à explorer l’univers il créerait le plus grand golf spatial de tous les temps, mais aussi le seul. Comme quoi il en avait des projets ce petit…

Mais pour des raisons légales il ne put mettre à exécution ce projet, cela ressemblait apparemment trop au Quidditch. C’était pourtant une belle idée, c’était une belle histoire…

Maintenant que vous savez tout ça, je m’en vais vous détailler un épisode pour le moins tragique, intéressant, haletant et bouleversant de ce petit bout de carton.

Tout d’abord il était beau, le plus beau de tous. On l’appelait face de Beau. Mais cela n’a ici que peu d’importance.
En 17² il rencontra un sac. Je dirais pas un héros, c’est quoi un héros ? Enfin toujours est-il qu’il rencontra Jacques le sac, un individu plutôt agréable au demeurant. Ils entamèrent donc une puissante discussion.

-Jacques ? demanda Simon.

-Oui ? répondit ce dernier.

-C’est bien toi ?

-Oui… confirma le sac.

-D’accord.

C’est après cette discussion qu’ils se séparèrent pour ne se revoir qu’en 18², lors d’un meeting sur la contenance et le contenu. “Contenir ou ne pas contenir ? Telle est la question. ”’était le nom de cette convention. Lorsque Jacques vit Simon il sauta de joie, enfin autant que peut sauter un sac bien sûr. C’est donc tout naturellement que nos deux comparses de remirent à discutailler gaiement.

-Simon ? demanda Jacques.

-Oui ?

-Alors ça va ?

-Eh bien, Jacques mon ami, je me sens un peu vide vois-tu… déclama Simon le carton.

-Mince alors… Mais ne t’inquiète pas, j’ai plus d’un tour dans mon sac ! Je te présente Ursule le papier-bulle !

En voyant cette charmante créature Simon ne put s’empêcher de rougir. Tout embarrassé il tenta de ne pas avoir l’air décontenancé.

-Ursule… Vos bulles sont d’une beauté éclatante…

-Oh merci… répondit Ursule gênée.

-Bon je vais vous laisser, dit Jacques en partant.

Alors qu’Ursule et Simon faisaient connaissance, un terrible drame se profilait. Revenons un peu en arrière, une minute et ?,221237 secondes pour être précis. Au moment où Jacques faisait la présentation d’Ursule, un méchant était en train d’empoisonner la cuvée de café sec (en effet s’il était humide cela nuirait gravement à la santé des papiers et de leur entourage). Par chance Ursule et Simon ne buvaient pas de café. Ouf !

Des cris se firent entendre. De terribles hurlements fendaient l’air tels des poules assoiffées fendant la douce brise matinale de la côte est de l’archipel de Wam-Palala un soir frais d’automne alors que les feuilles tombent doucement et sûrement vers l’océan éclatant et palpitant de vie maritime. Oh une crevette ! Les gens mourraient empoisonnés…

C’est alors que Simon, le courageux Simon, l’intrépide Simon, ne savait pas trop quoi faire. C’est Ursule qui eut une idée.

-Simon ?

-Oui ?

-Fuyons mon amour !

-Donc tu m’aimes ?

-Simon pas maintenant !

-Mais ? Mais ? se questionna Simon, bouleversé.

C’est alors qu’Ursule se blottit au fond du viril carton qu’est Simon. Leur union était désormais parfaite, ils étaient ensemble et pour rien au monde ils ne s’abandonneraient.

-Ursule ?

-Oui ? demanda-t-elle.

-Aime moi tendre et aime moi vrai.

-Oh Simon oui ! cria-t-elle, s’éclatant une bulle de joie.

Et ils partirent tout deux vers un monde plus beau et moins morbide. Une fois arrivés à destination ils se promirent de s’aimer jusqu’à la dernière bulle. Ils scellèrent leur romance et s’offrant une alliance où était gravée Ursule + Simon = Amour, abrégée en USA pour un soucis de facilité d’écriture sur une si petite chose que peut-être un anneau, enfin une alliance.

C’est ainsi que nos héros vécurent heureux et sillonnèrent l’espace 1²an plus tard.

La suite de l’aventure dans : Rien que pour vos bulles !

Tom et Jeremy

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Chapitre 5 : La prophétie | Élucubrations extravagantes

Tard dans la nuit, alors que la plupart des soiffards étaient déjà repartis chez eux en zigzagant tant bien que mal et que le patron s’apprêtait à aller lui même rejoindre les bras de Morphée, la porte de la taverne des Rots-Gnons s’ouvrit avec fracas. Un personnage, entièrement recouvert d’une cape noire trempée par la pluie qui s’était mise à tomber depuis quelques heures, entra d’un pas pesant.
Après avoir traversé l’ouverture, il se redressa, mettant le nain et le semi-homme mal à l’aise. Il était grand et imposant. Il rejeta sa capuche en arrière et ils purent observer sa légère cicatrice sous son œil gauche dont la pupille mauve les regardait d’un air mauvais. Ses cheveux étaient bruns, sa peau tirait sur le gris et personne ne doutait qu’il cachait une dague sous ses vêtements. C’était un assassin drow, un membre d’une caste particulièrement crainte au sein de l’un des peuples dont on se méfiait le plus en ce monde. Chacun se mit sur ses gardes et même le tenancier du bar jeta au nouvel arrivant un regard suspicieux. Il préférait ne pas gagner d’argent plutôt que d’avoir un elfe noir dans sa taverne, c’est dire s’il appréhendait la venue de ce personnage.

Le drow s’avança, essayant d’avoir l’air aussi impressionnant que possible et, alors qu’il allait commander à boire de la façon la plus virile qui soit, il trébucha sur un pied de chaise qui dépassait et s’étala par terre de tout son long.

« Ha, bah c’est ça quand on est trop grand, ça fait plus de bruit quand on tombe ! » Commenta Kazutho.

Le drow l’ignora et tenta de se relever, mais ses gants mouillés par la pluie glissèrent et il tomba à nouveau. Il jura longuement alors que les trois derniers clients riaient aux éclats.

« Ça va, quand on fait même pas un mètre de haut, on se la ramèn…. Anthony ?!
Euh… Ça dépend !
– Mais si c’est toi, j’te reconnais ! J’me suis toujours dit que t’avais une tête de hobbit, haha !
– Euh… Merci mais… t’es qui ?
– C’est moi, Glumy ! Enfin… Hel’ Ygort, ici.
– Ooooooh, salut ! S’écrièrent les trois camarades en même temps. Ça va ?
– À part que j’me suis retrouvé ici alors que j’allais gagner ma partie d’Hearthstone, que j’ai pas pu prendre le nain -il lança un regard noir à Thyoran- et que j’me retrouve dans un jeu dont je connais pas les règles ni le but ni pourquoi je suis là ni comment en sortir… Ouais, tranquille ! Patron, une bière !
– Je croyais que tu ne buvais pas d’alcool ?! S’étonna Junglor Vilmar.
– J’espère juste que mon perso a pas les mêmes goûts que moi.
– Logique. »

Ils reçurent alors un message télépathique, tous en même temps, de la même voix que celle qui les avait accueilli dans l’univers de Oups.

« Vous voilà enfin réunis… Vous, les huit chronoscopeurs…
– Euh y’a erreur là ! J’en fais pas partie moi hein ! S’exclama Hel’ Ygort. Je veux pas qu’on me mélange à ces tarés qui étudient la reproduction des pokémon !
– C’est un sujet très intéressant, ok ?! Répliqua Kazutho, agacé.
– … que le hasard aura emprisonnés dans ce jeu pour qu’enfin, tous les huit…
– On est que quatre, non ?
– D’ailleurs Glumy, on comptait t’en parler, ça te dirait de nous rejoindre ? Intervint Thoyran.
– Ouais, carrément !
– Excellent. Par les saints droits qui me sont conférés, moi, Junglor Vilmar, barde de qualité et modérateur du site Le Chronoscope, te nomme en ce jour, en cette heure et en ce lieu l’un des nôtres. Tu t’es affalé sur cette chaise simple mortel, tu te relèveras, quand il sera l’heure d’aller se coucher, chronoscopeur !
– … deviendrez les huit légendes salvatrices de Sylve-Heure… Ou mourrez en essayant de le devenir. Une mort dans le jeu est une mort dans le monde réel, où votre corps repose toujours. Vos cœurs d’or doivent vous permettre de vaincre le jeu et vos adversaires. »
Quelques secondes passèrent sans qu’aucun des quatre amis ne réagissent à cette annonce pour le moins… apocalyptique. Enfin, Glumy reprit ses esprits.
« J’ai pas tout écouté mais… les chronoscopeurs qui sauvent Sylve-Heure… les cœurs d’or qui permettent de vaincre Sylve-Heure… On est d’accords, les jeux de mots sont pourris ?
– Ouf, je croyais être le seul à l’avoir remarqué ! S’exclama Tom.
– L’imagination de l’auteur laisse vraiment à désirer… ajouta Jérémy. »

Un silence lourd suivit cette affirmation, pendant lequel chacun des acolytes méditait sur le manque de créativité de ces jeux de mots. Puis, ayant déjà oublié la prophétie qu’ils venaient d’entendre, la montée en grade de l’un des leurs et le fait qu’ils n’étaient toujours que quatre, ils décidèrent à l’unanimité de louer et de partager deux chambres pour la nuit. Tom insista pour que le nain et l’elfe noir ne se trouvent pas dans la même chambre pour des raisons évidentes de rôle-play. Il s’installa lui-même avec Hel’ Ygort tandis que Thyoran et le hobbit prirent la chambre d’à-côté, plus petite.

Alban

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Le Retour de la Fantasy | Les Histoires Artistichaotiques

…DIX CONTRAINTES

I – Une soupape de moteur

II – Un orc qui joue aux Échecs

III – Un fusil qui nettoie

IV – Une greffe de pattes sur un serpent

V – Un Barbare Gay

VI – Une comparaison physique entre un elf et une bouteille d’huile

VII – Une maison style Western

VIII – Un voyage dans le temps à bord d’une calèche

IX – Une fille grenouille dont les mains et les pieds sont palmés et elle a une langue de grenouille

X – Le barbare et l’orc sauvent le monde grâce à une sandale

ET UNE HISTOIRE…

Dans une salle obscure, un homme attendait. Il était richement vêtu de soie et de broderie et était assis sur une énorme chaise en bois pourvue de coussins dorés. La porte de la salle s’ouvrit alors sur une petite créature verdâtre et moustachue.

– Ils sont là, monsieur.

– Faites-les entrer.

– Vous êtes sûrs de vous ? Leur réputation de brutes sanguinaires n’est plus à faire…

– Ne discute pas mes ordres, avorton, menaça l’homme assis d’une voix grave.

Le servant ouvrit donc la porte et fit signe à deux énormes silhouettes d’entrer. Ils s’exécutèrent et pénétrèrent dans le salon privé du maître des lieux. Le regard qu’ils jetèrent au gobelin en passant l’encouragea à se coller contre le mur dans l’espoir de fusionner avec la pierre. Le faiblard avait devant lui un orc et un barbare, tous les deux monstrueux tant par leur apparence que par leurs actes, ayant chacun de son côté causé la mort et la désolation dans la région depuis plusieurs semaines.

L’orc était particulièrement grand, même pour sa race, était vêtu entièrement d’une armure de cuir souple et avait à sa ceinture suffisamment d’armes blanches pouvoir tuer chaque individu présent dans le château avec un instrument différent. Ses yeux luisaient d’une intelligence malveillante, chose rare et redoutable pour un peau-verte.

Le barbare était bâti dans les mêmes proportions que son nouveau camarade, mais était pourtant beaucoup moins impressionnant. Était-ce dû à ses longs cheveux blonds platines, au fait qu’il n’était vêtu que d’un slip rose bonbon, à son tatouage en forme de cœur sur le biceps droit, à son regard lubrique ou à son rouge à lèvre à paillettes ? Nul n’aurait su le dire.

– Messieurs, bienvenue dans mon humble demeure, les accueillit le riche. Mon nom est Rektas Corruptihn.

– Vous, beau gosse ! S’exclama le barbare. Quand taper ?

– .. passons directement à l’ordre de mission alors. J’ai besoin que vous deux fassiez équipe pour me ramener une femme tout à fait atypique.

– Comme les insectes ? Demanda la brute en slip.

– .. Non, en réalité il s’agit d’une elfe qui a subi une malédiction. Elle est à-moitié grenouille.

– On va pas aller sauver une elfe, vous êtes fou ! S’étrangla l’orc.

– Je vous donnerai quinze-mille pièces d’or, assura Rektas.

– On signe où ?

Après avoir fait semblant de farfouiller dans ses papiers, le commanditaire sortit un contrat et une plume et fit apposer leur marque à ses deux mercenaires. L’orc y dessina une tête de mort cornue et le barbare une scène que nous ne relaterons pas ici, dans un objectif de bienséance.

Alors qu’ils allaient quitter la salle et que le barbare commençait à séduire son nouveau partenaire, ce dernier se retourna.

– Au fait, on la trouve où la gonzesse ?

– Dans le futur, bonne chance !

Plus tard dans la soirée, le duo de choc se retrouvait dans le coin d’une taverne, réfléchissant à comment ils allaient bien pouvoir accomplir leur mission.

– Tu sais Grunk, commença le moins virile des deux bourrins, les elfes, c’est comme les bouteilles d’huile !

– Hmm ? Qu’est ce que tu dis Camille ? Interrogea le peau-verte.

– Bah, c’est petit, jaune, ça glisse et ça se mange juste en accompagnement.

– Vu comme ça… »

Suite à cet échange, le barbare, sans doute par dépit, enchaîna les verres d’alcool fort et fut rapidement incapable d’apporter quoi que ce soit à la réflexion, si tant est qu’il ait pu y participer dans son état normal. À côté, l’orc carburait à la bière sans toutefois en abuser, tout en jouant aux échecs avec tous ceux qui acceptaient de faire une partie contre lui. C’était sa propre façon de se détendre et de faire marcher son cerveau à son maximum. Les adversaires défilèrent sans qu’aucun ne parvienne à opposer de réelle difficulté à la brute jusque tard dans la nuit. Alors qu’il allait remballer son jeu et partir se coucher, le peau-verte entendit la clochette de la porte d’entrée résonner et un homme entra. Il était tout à fait singulier, habillé d’une sorte de longue tunique blanche et ses longs cheveux blancs se dressant de chaque côté de sa tête, ce qui lui donnait un air un peu fou… ce qui était parfaitement raccord avec ses yeux exorbités et ses paroles.

– 2,21 GigoWatts ?! MOOOON DIEU !

– .. Bonjour, c’est pour quoi ? Interrogea le tenancier.
Marty ? Nous allons te renvoyer dans le futur !

– Le futur, avez-vous dit ? Demanda l’orc, soudain intéressé.

– Eh oui !

– J’ai besoin d’y faire un tour, pourriez-vous m’y aider ?

– Hmoui d’accord, de toute façon ma machine reste un peu… expérimentale, j’ai bien besoin de sujets de laboratoire, réfléchit le vieux fou. Je vous engage !

– Excellent, quand partons-nous ?

– Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne ! Garantit le scientifique. Mais j’ai besoin de vous poser quelques questions.

– Allez-y, grogna le peau-verte.

– Affirmez-vous être prêt à faire face à une réaction nucléaire et vous engagez-vous à respecter le matériel dans toutes circonstances ?

– .. Oui…

– Et comptez-vous draguer votre mère ?

– Quoi ?! Mais…Non enfin !

– Parfait, à demain voyageur à l’hygiène douteuse ! »

Le patron, médusé, récurait le même verre depuis dix minutes. Il ne s’en aperçut qu’une fois que les deux interlocuteurs s’en furent partis et décida que demain, il poserait un congé maladie. Sa tête lui jouait des tours, il en était sûr.

Le lendemain matin, alors que le soleil commençait à pointer le bout de ses rayons à l’horizon, les deux guerriers étaient déjà debout devant la grande ferme du vieux fou. Ils attendirent plusieurs minutes que celui-ci sorte la fameuse machine à voyager dans le temps de sa grange et, quand il y parvint, ils constatèrent qu’il s’agissait d’un étrange véhicule tiré par deux chevaux.

– Voilà pour vous les gars ! Vous montez sur la calèche -c’est le nom que j’ai donné à l’engin-, vous pensez très fort à ce que vous voulez atteindre et vous réapparaitrez à cet endroit. Enfin j’espère.

– Et il n’y a aucune condition ? Demanda Grunk.

– Bah si, faut que vous rouliez assez vite quand même.

– Et ce truc là, c’est quoi ?

– Une soupape de moteur !

– Et ça sert à quoi ?

– Quitte à voyager dans le temps, autant que ça ait de la gueule !

– Ouais enfin là… l’esthétique est… subversive quoi, commenta Camille.

– Pas de discussions ! S’énerva le scientifique. Montez et partez ! »

Il poussa un peu les deux brutes de ses bras maigrelets qui acceptèrent de monter sur la calèche, puis leur souhaita bonne chance. Il se dit alors qu’il avait oublié de parler des conséquences de leurs actions sur l’équilibre temporel. Tant pis.

Les deux héros s’en furent alors sur la calèche et attendirent de voir une descente pour amorcer leur voyage temporel. Lorsque la pente fut adéquat, ils lancèrent les chevaux à pleine vitesse puis fermèrent les yeux en criant « BASTON ! ».

Ils entendirent un étrange bruit de succion puis réapparurent au milieu d’une taverne.

– Putain Camille, qu’est ce que t’as foutu ?!

– J’avais soif.

– C’est malin…

– Mais j’ai perdu ma sandale, c’est pas marrant ! Mon vernis risque de partir maintenant !

– Comment ça se fait ? S’étonna Grunk.

– Sais pas. J’crois qu’elle s’est barrée quand on s’est téléportés. »

Ils observèrent alors les alentours et s’aperçurent qu’ils avaient sans doute changé d’époque. Les hommes présents dans le bar, qui ne s’étaient pas du tout aperçus de l’apparition des deux monstres, étaient habillés de grandes bottes avec une clochette pointue, de chemises à carreaux, de grands chapeaux et de ceintures de cuir. Alors qu’ils allaient commander à boire, trois hommes dont le bas du visage était couvert par un foulard entrèrent dans le saloon en brandissant d’étranges bâtons de fer et hélèrent le patron.

– Haut les mains tout le monde ! Bob, envoie la caisse ou on canarde !

– Tu crois qu’il va nous donner du canard ? Demanda Camille en murmurant.

– Tagueule, répondit Grunk sur le même ton. »

Pendant ce temps, le tenancier du bar, tremblant des genoux, apporta un coffre aux bandits et repartit se cacher derrière son bar.

– Allez gamin, dit le plus grand des vilains au plus jeune. On va attaquer la banque, pendant ce temps on te laisse nettoyer ici. Fais toi plaisir, j’en veux plus un qui bouge quand on revient.

S’ensuivirent des rires gras, puis les deux brigands s’en furent. Le dernier restant, très intimidé de se retrouver tout seul face à tous ces hommes et cherchant encore à comprendre les instructions de son supérieur, empoigna alors son fusil et commença à balayer le sol avec, rouge de timidité.

Sans demander plus d’explications, le barbare gay se leva, empoigna sa hache et, d’un seul coup, enfonça la tête du brigand dans son corps. Il fit alors signe à son camarade de le suivre et, devant une cinquantaine de personnes totalement hagards, Grunk et Camille sortirent de cette étrange taverne. Ils retrouvèrent sans peine les deux criminels restants, à l’intérieur d’une grande maison toute en bois, plutôt grande et dont le panneau d’entrée affichait « Western Bank ».

Choisissant chacun leur cible, l’orc et le barbare entreprirent de traîner les malheureux dehors. Chacun leur tour, ils mirent alors les corps à hauteur d’épaule et frappèrent dedans avec leur hache pour envoyer les cadavres le plus loin possible, inventant par la même occasion le baseball. Grunk l’emporta de peu.

– Faut pas déconner avec l’argent de la binouze ! » S’écria l’orc lorsqu’il envoya le bandit dans les airs.

Puis, sans se soucier des regards que tout le monde leur jetait, ils reprirent leur calèche qui avait atterrie juste devant le saloon et repartirent.

– Cette fois, penses à la bouteille d’huile.. Enfin à l’elfe qu’on doit aller chercher ! Ordonna le peau-verte.

– Ouais ouais… J’espère qu’elle est pas si huile que ça et qu’elle va pas nous glisser entre les doigts.

– Très drôle, se consterna le cerveau du groupe. Concentre-toi maintenant… Allez…. BASTON ! »

Cette fois, ils atterrirent au bon endroit, juste à côté d’une étrange fille dont les pieds et les mains étaient palmés et dont la langue était incroyablement longue et collante. En observant rapidement l’horizon, ils virent qu’ils se trouvaient entre deux bâtiments gigantesques qui crachaient de la fumée. Ils ne cherchèrent pas à comprendre davantage et, après avoir solidement ligoté l’elfe-amphibien à la demande de Camille, ils relancèrent leurs chevaux le plus vite possible. Un « Baston ! » plus loin, ils étaient de nouveau devant Rektas Corruptihn et lui tendirent la créature.

Avant de sortir du salon richement décoré, ils ne prononcèrent qu’une phrase.

– Le futur, c’est de la merde !

Quelques milliers d’années plus tard, dans un vaisseau spatial furtif, un homme aux traits particulièrement sévères faisait les cent pas.

La porte électromagnétique de son bureau s’ouvrit alors et laissa entrer un grand personnage entièrement vêtu de noir et dont le visage était recouvert d’un masque.

– Bonjour Seigneur Valdor, le salua l’homme sévère.

– Bonjour commandant, lui répondit une voix sombre et qui semblait synthétique. Êtes-vous prêts à lancer le rayon de destruction massif sur la planète Terre ?

– Oui, tout est prêt, je n’attends que votre autorisation, confirma-t-il. Je dois vous avouer qu’après l’échec de notre attaque de serpents mutants, je suis impatient de prendre ma revanche sur ces misérables !

– En effet, cette greffe de pattes sur ces reptiles stupides n’était peut-être pas notre meilleure idée d’invasion… Mais cette fois, tous les calculs ont été vérifiés, vous pouvez faire feu ! »

Alors qu’il allait appuyer sur le gros bouton rouge, une sandale apparut dans les airs et vint le percuter de plein fouet. Elle sentait particulièrement fort et était ornée de paillettes.

Perturbé dans son élan, le commandant vacilla un peu et, en tentant de se raccrocher à son bureau, appuya sur le mauvais bouton rouge.

« Auto-destruction du vaisseau dans 3…2…1… »

Alban

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Chapitre 4 : Les retrouvailles des trois créateurs | Élucubrations extravagantes

Commençant à douter du bien-fondé des intentions de son camarade, Junglor Vilmar partit vers le bar pour commander de quoi se sustenter. À peine était-il arrivé à portée du barman qu’il se fit bousculer au niveau du genou et trébucha avant de se rattraper maladroitement. Il entendit quelques rires dans l’assistance, ce qui l’agaça d’autant plus. En baissant les yeux il vit un hobbit dont les habits de magiciens ajoutaient une touche de ridicule au personnage déjà peu effrayant. Le semi-homme visiblement très pressé ne s’excusa même pas et fit de son mieux pour attirer l’attention du barman en claquant dans ses mains et en l’interpellant.

« Mais… Anthony… c’est toi ?!
– La ferme, JE VEUX MON PÂTÉ !!
– Bien le bonjour, petit homme, intervint le tavernier. Qu’est ce que ce sera pour vous ?
– Hey mais c’est moi, Tom !
– Ouais ouais, on lui dira. Je veux du pâté ! Mettez-moi… dix tranches de pain pour tartiner et un cruchon de bière. De deux litres, bien sûr.
– Très bien ! Ça vous fera huit pièces d’or !
– Tiens, voilà tes pièces. À moi la boustifaille !
– Et… et moi alors ? Se plaignit Tom. Tu me reconnais pas ?
– Roh, il est agaçant ce barde. OOOOH !! Mais c’est Jérémy là-bas !! Comment ça va mon petit… ?!
– Thyoran. Eh bé, ça va. Comme on dit chez nous, une bière à la main, tout va bien ! Même si ça manque de poivre…
– Ah bah c’est parfait, je suis pas le seul à m’être retrouvé dans ce jeu bizarre !
– Et moi… ? Tenta Tom.
– Ouais ouais. Par contre à cause de toi, j’ai pas pu prendre le nain ! T’es chiant !
– Haha, désolé, fallait être le plus rapide. En plus t’es un hobbit, tu vas être obligé d’être pote avec les elfes !
Oh nooooooon… »

Désespéré, Junglor Vilmar était parti jouer dans un coin de l’auberge un air triste et mélancolique. Les clients de la taverne venant là en priorité pour boire et rigoler, le barde ne récolta, ce soir-là, aucune pièce. Le patron (qui avait des origines naines) lui factura ses achats à vingt-huit pour-cent plus cher, sous prétexte qu’il faisait fuir la clientèle avec ses « musiques de gonzesses ».

« Bon alors, comment ça va ? Demanda le nain à son ami encore plus petit que lui.
– Bah en dehors du fait qu’on soit enfermé dans un genre d’univers parallèle ou notre vie est un jeu de rôle… j’ai eu mon pâté donc ça va.
– Haha, je vois. En tout cas… Cette bière, elle est bonne ! »

Il éructa bruyamment pour appuyer son propos.

« Ouf, murmura-t-il au hobbit, d’habitude je rote pas, j’avais peur de le rataaaaaaïïeuh ! Mais qu’est ce qui vous prend ?!
– Bah c’est la règle ici, répondit le demi-elfe qui lui avait mis un coup de poing dans le nez. La taverne des Rots-Gnons. Si tu fais un rot, tu te prends un gnon.
– C’est n’importe quoi… »

Alban

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Les saisons | La chronique picturale !

Aujourd’hui, une nouvelle d’une transcendance absolument merveilleuse. Au sens propre, puisque nous accueillons dans nos rangs notre jolie brune préférée ! (Prends ça coco.)

Leila

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La bouteille devint une légende… | Les ustensiles lucides #4

Et la légende devint un mythe…

Faible est la bouteille qui ne sait chevaucher ni peur, ni chameau. Faible est la bouteille qui ne peut devenir pirate

Moi, John Smith, vais aujourd’hui vous parler d’une phrase célèbre qui traversa de nombreux âges et qui marqua l’histoire. Malgré tout, sa signification reste un mystère pour beaucoup, enfin surtout pour moi. Mais voilà que de nombreux artistes l’ont illustrée plus ou moins bien. Ils sont au nombre de trois :

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Coraline la boîte de sardine vécut de près cette histoire. En effet elle était à bord du navire de la légende car l’équipage avait une fâcheuse tendance à se nourrir exclusivement de poissons et de clémentines.

Coraline la boîte de sardine

Patsy le cookie passait par là et pensa qu’elle se devait de retranscrire ce pan de l’histoire pour les générations futures. Ce moment était, selon elle, un tournant crucial dans l’histoire de la piraterie.

Patsy le cookie

Rémi le radis, quant à lui, lui entendit nombre de récits à propos de cette légende et décida de l’interpréter. En plus de cet acte d’une grande importance pour l’histoire, il avoua plusieurs fois que c’était car, je cite : « C’était rigolo à faire ».

Rémi le radis

Par Alban le cure-dent

“Faible est la bouteille qui ne sait chevaucher ni peur, ni chameau. Faible est la bouteille qui ne peut devenir pirate”

« Ouais, allez-y Frodum !

  • Vous allez gagner !!
  • Vous êtes la plus virile des bouteilles de rhum ! »

Exténué, Frodum entendait les encouragements de son équipage comme une noix de coco entend le mugissement des vagues sur la plage d’une île déserte. Il reconnaissait la voix de Samy la bougie, qui restait bien à l’abri du vent, d’Aranone l’hexagone, toujours bien carré sur ses principes, et d’Aile-Rond, son fidèle second. Cela faisait des heures qu’il tenait en équilibre sur Sauro le chameau, exécutant un véritable rodéo. Il avait mis sa vie en jeu dans ce défi contre le Capitaine Lemolas, la bouteille de vin dégueulasse, mais celui qui gagnait remportait le navire de son adversaire pour l’intégrer dans sa propre flotte -bien que personne n’en boive-. Il sentait la douleur parcourir chaque fibre de verre de son être, il sentait son liquide vital tourner au vinaigre… La chute serait fatale, il le savait, et il tenait. La peur et son ivresse permanente seules le maintenaient sur la bosse de Sauro.

Il fallut attendre exactement trois heures, quarante-et-une minutes, dix-huit secondes et cinq tours de retourneur de temps pour que le défi s’achève enfin, lorsque Frodum assista du coin du bouchon à la chute de l’immonde Lemolas.

On vint chercher le vainqueur, Aile-Rond l’aida à se relever puis le noble capitaine le remercia, se redressa et regarda son équipage, du haut de toute sa prestance.

« Mes amis, aujourd’hui aura marqué la mort d’un tyran, d’un criminel. Lorsque  vous devrez choisir entre le bien et la facilité, je vous demanderai de retenir ceci. Faible est la bouteille qui ne sait chevaucher ni peur, ni chameau. Faible est la bouteille qui ne peut devenir pirate !

  • HOURRA ! Vive le Capitaine Frodum ! »

Note de l’auteur : Les paroles du pirate émurent tant son équipage que ce jour-là, Gandable le Sable tomba pour revenir sous la forme de Gandou la Boue.

C’est donc ainsi que fut nourrie la légende autour de l’énigme qu’est cette phrase.

Patsy, Alban, Tom, Coraline, Rémi, Jeremy

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