Le Paradoxe de Jeremy | Les Histoires Artistichaotiques

Tout était paisible alors que Jerem buvait sereinement sa tasse de café au goût plus que douteux. Son regard profond était rivé sur son écran d’ordinateur mais son esprit était ailleurs, dans un monde merveilleux où les raviolis avaient atteint le stade suprême d’espèce dominante. Mais au fond il était mélancolique, cet univers n’était qu’une utopie imaginaire et jamais ne serait réel… Malgré tout, il tenait profondément à cet endroit incroyable et caressait secrètement le doux espoir de pouvoir voyager à travers les dimensions pour atteindre ce monde idyllique. Alors qu’il finissait son breuvage, la lueur du néon l’éclairant se mit à vaciller telle une bougie dans le vent, suivie par tous les autre éclairages de la pièce. Se levant avec toute la brusquerie dont il était capable, ce qui était tout de même limité, il se précipita vers toutes les prises de sa chambre, tout en jurant allégrement, pour s’assurer qu’aucune d’elle n’était défectueuse. C’est en touchant la dernière, celle derrière son canapé, qu’il fut aveuglé et étourdi par une étrange force qui s’empara de lui, comme pour l’amener ailleurs…

Tout était peinard, Jerem s’enfilait tranquillement son kawa dégueulasse. Il zieutait son ordi en imaginant un monde qui déchire avec des raviolis trop badass. M’enfin, c’était la tuile, cet ailleurs était pas la vraie vérité. Pourtant il adorait l’idée et crevait d’envie d’y aller. Il balança son mug sur le bureau, pis toute la lumière autour s’est barrée. Et dans un flash, “paf”, un mec est apparu à côté de lui. Du coup, il a craqué, pété un câble, craché toutes les conneries qu’il avait dans la tête, puis il a vu que le mec qui venait d’arriver lui ressemblait vachement.

– Mais, cher ami dont la ressemblance avec ma personne me titille, où suis-je donc ? demanda Jerem.

– Woooow ! Il veut quoi le bro’ qui s’est greffée ma tronche ? sursauta Jerem.

– Oh je crois comprendre… Votre front… Vos pommettes… Vos cheveux… Ne seriez-vous pas moi ?

– Comment que ce serait possible ? C’est trop abusé, ce délire de ouf !

– Mais bien sûr ! C’est l’éclat lumineux qui m’envoya ici afin que nous nous rencontrâmes ! Vous êtes ainsi mon double d’une vulgarité inégalée ! Oh !

– Wah. Eh bah, c’est franchement dingue. T’es comme moi, t’as pas l’air trop con, par contre tu causes franchement comme un connard. Bon… Fais comme chez toi, j’t’offre une binouze ?

– Très peu pour moi mon cher. La priorité est de déceler la cause de ma présence en cet endroit. Donc réfléchissons mon ami !

– T’es pas dans le tort, frère. Comme qui dirait, je pense, donc j’m’essuie !

Soudain Jerem (celui longuement décrit lors du premier paragraphe) vit un nouveau flash qui fit apparaître dans une envolée de papiers une troisième silhouette. Jesup était venu à eux, de toute sa prestance divine à laquelle nul ouvrage ne saurait rendre meilleure justice que les yeux des spectateurs.

L’autre Jerem le regarda, c’est vrai qu’il imposait mais bon, pas de quoi en faire tout un plat hein. Et puis ça commençait à être chiant tous ces blaireaux qui venaient squatter chez lui sous prétexte que c’était quatre heures.

Quelle ne fut pas la surprise de Jerem à la vue d’une autre personne, d’une taille plus modeste et affublée d’une longue blouse, cachée derrière Jesup.

– Salut les glandus, bienvenue dans mon putain de laboratoire ! s’écria le prof pokémon.

– Vous ici ? Comment se fait-ce ? s’interrogea Jerem.

– Quelqu’un pour aller m’acheter un paquet de clopes ? demanda Jesup.

– Y’a qu’un mec qui saura réparer ce bordel. Et vu comment tout le monde rapplique chez moi je suis sûr qu’il va s’pointer !

– Mais de quel individu fantastiquement remarquable nous narrez-vous l’existence ici, mon très amical moi-même ?

– Eeeeeh regardez ! Par terre, un nénuphar ! Pokéball go ! s’affola le prof.

– J’le connais lui, il vient du même monde que moi ! s’émerveilla Jesup. T’aurais ramené du tabac bien de chez nous avec toi Gérard ?

En effet, à même le sol se trouvait Gérard le nénuphar, le plus vieux et sage de son espèce. Il éleva sa grandiose voix de ténor et le silence se fit.

– Mes chers amis, si nous sommes ici c’est pour une bonne raison ! Laquelle ? Ah ha ! Et bien cela m’est obscur malheureusement… déclama Gérard.

– Aaah, Dinotopia. Dinotopia est à la base un univers créé par… commenta la voix d’un nouveau personnage apparu dans un flash lumineux plus discret.

– Je continue avant que ça n’empire trop. Alors par contre grâce à la sagesse contenue dans ma chlorophylle je sais comment arranger ça ! Il suffit de…

– Bah quoi ? brailla Jerem. Il faut foutre quoi pour que tout ce bordel s’arrête et que j’puisse finir de mater mon film sans qu’on vienne m’emmerder ?!

– Bon, il suffit de… [suspense]… Manger chacun un sandwich fraise-oignon les yeux fermés !

– Ça tombe bien pour vos petits culs, conclut le prof. Je ne me sépare jamais de mes sandwichs fraise-oignon, c’est toujours pratique pour attirer les femelles pokémon, héhé.

– Faits con amor par el Assistant ! affirma l’assistant qui venait d’apparaître.

– Non, pas cet abruti ! s’exclama le type en blouse. Allez tout le monde, à table et à plus ! On se retrouve à la prochaine génération !

Et c’est ainsi que tous nos amis rentrèrent chacun dans leur univers, prêts pour de nouvelles aventures.

Ce qui était pas plus mal parce que franchement, Jerem en avait jusque-là de tous ces crétins.

– Euh les mecs elle est sympa votre histoire mais vous savez que je parle d’aucune des deux façons du texte ? demanda Jerem.

– Ne nous importune pas de tes détails encombrants, l’ami, riposta Alban, d’un ton dédaigneux.

– Yeah grave ! répondit Tom avec philosophie.

Tom & Alban

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